L'international à l'honneur
L'international à l'honneur

L'Université de Strasbourg continue à dépasser les frontières

Installation des services de l'université dédiés aux échanges interuniversitaires au sein de la Maison universitaire internationale, Journée de la mobilité... Ces dernières semaines ont été riches en événements nous rappelant l'ouverture sur le monde de l'Unistra.

Retour en textes et en images sur cette particularité qui fait la force et la richesse de notre université. Un étudiant sur cinq à l'Unistra est originaire d'un autre pays.

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Un lieu unique dédié aux échanges internationaux

La Maison universitaire internationale dévoile ses atouts depuis la rentrée : les logements, destinés aux étudiants et chercheurs étrangers, ont été les premiers à ouvrir leurs portes, à la rentrée. Et depuis le 2 novembre, tous les services de l’université dédiés à l’accueil dans le cadre de la mobilité sont réunis au rez-de-chaussée.

Deux ans de travaux1 ont été nécessaires à la réhabilitation de cette fière tour, vestige des armements Seegmuller. « La belle enveloppe de brique a été conservée, comme le voulait la Ville », décrit Lucie Gonin, de la Direction des relations internationales. Un contraste intéressant face à sa voisine de la presqu’île Malraux : la médiathèque éponyme, à la façade mutante toute de verre et d’acier, dont les vastes espaces intérieurs ont été conservés.

Au rez-de-chaussée du bâtiment de la Maison universitaire fraîchement rénové, l’esprit industriel a été préservé : murs en béton brut, rehaussés de larges lustres. Dans le prolongement de cette pièce, réservée à des expositions et des rencontres interculturelles, les services de l’université ont pris leurs quartiers. Direction des relations internationales, Direction de la recherche et Service de la vie universitaire : au total, une quinzaine d’agents de l’Unistra, rattachés à des services autrefois dispersés, ont pris possession de leurs nouveaux bureaux pendant les vacances de la Toussaint.

Accueil trilingue

« On est encore dans les cartons et pas encore complétement opérationnels, pris par les urgences à régler », reconnaît dans un sourire Marie Déroche, de la Direction de la recherche2. Ils s’empilent un peu partout, grandes boîtes bleues à demi pleines. Pourtant, les touches personnelles essaiment déjà : bougie parfumée, parure pour écran d’ordinateur ou chapelet de clémentines sur le bord de la fenêtre. L’heure est aux petits ajustements : « Il nous manque, entre autres, une cafetière et des corbeilles à papier ».
Mais déjà, le mot est passé au sein de l’université et certains doctorants étrangers et étudiants français sur le départ frappent aux portes des bureaux, ce matin. Une étudiante française s’inquiète un peu : « Ça fait plus loin de venir ici de l’Esplanade. Avant, je n’avais qu’à aller jusqu’au Patio ». Une crainte que tempère Marie Déroche : « C’est normal que dans un premier temps, ce déménagement et cette réorganisation entraînent des changements de repères et d’habitudes — y compris pour nous — que nous devons essayer d’accompagner autant que possible ».
L'équipement s’inscrit dans un quartier récent, celui de la presqu’île Malraux, grouillant de vie et de services, symbolique de l’extension de la ville vers l’est. Un signe s’il en fallait de l’inscription de l’université dans la cité.

« Ici, l’accueil se fait en trois langues, français, anglais et allemand », reprend Lucie Gonin. Un affichage spécifique va être mis en place. De part et d’autre, des espaces ont été prévus pour effectuer ses démarches sur Internet, se documenter, discuter ou lire dans des canapés. « La répartition des bureaux a été pensée en fonction de qui reçoit plus ou moins de public », complète Nathalie Hennebelle, chargée de la mobilité étudiante étrangère et sortante. Car chacun, ici, est en contact direct avec les arrivants et les partants, étudiants, mais aussi chercheurs, enseignants et personnels administratifs, pour lesquels des programmes spécifiques de mobilité existent. « Les trois services concernés n’ont pas déménagé dans leur entier », tient à préciser Lucie Gonin (consulter la liste des services et agents de la Maison universitaire internationale).

Un tiers d’étudiants étrangers à l’Unistra

Avec près de 20 % d’étudiants étrangers accueillis chaque année, il fallait bien à l’Unistra un lieu d’accueil à la hauteur de cette spécificité. Véritable point central des échanges interuniversitaires, la Maison universitaire internationale rassemble également dans ses bureaux deux personnes en charge du Bureau de coordination d’Eucor. Dans ses étages, les logements haut de gamme (de 450 à 825 € par mois), gérés par Amitel, s’adressent en priorité aux étudiants et jeunes actifs internationaux. Ils affichent déjà complet. Les chercheurs en séjour long ont également la possibilité d’y réserver un logement. Et bientôt, un café-restaurant, ouvert à tous, ouvrira ses portes en rez-de-chaussée.

Dans l’espace commun aménagé autour d’une vaste salle de réunion vitrée, lui-même entouré de bureaux, Lucie Gonin et Marie Déroche imaginent déjà les outils qui pourraient être mis à disposition pour faire de la Maison universitaire internationale un véritable lieu de vie : tableau d’affichage de petites annonces, façon schwarzes Brett, fresque, mur ouvert aux petits mots d’étudiants comme en auberge de jeunesse... À l’image de la Maison universitaire internationale, un lieu encore à écrire…

1 La réhabilitation du bâtiment a été financée dans le cadre de l’Opération campus par la Société d’aménagement et d’équipement de la Région de Strasbourg (10 M€) dont la Ville est le principal actionnaire, le Département du Bas-Rhin (2,5 M€), l’Eurométropole de Strasbourg (1,5 M€), la Région Alsace (1,5 M€) et l’Université de Strasbourg (1,5 M€). Le projet bénéficie de crédits IdEx.

2 Responsable Centre Euraxess, en charge de l’accueil des chercheurs étrangers, coordinatrice de la Maison universitaire internationale (avec Sandra Rebel) et notamment de sa centrale de réservation de logements.


  • Maison universitaire internationale, 11 presqu'île André Malraux (à côté de la médiathèque André Malraux)

Elsa Collobert

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Bienvenue à la Maison universitaire internationale : suivez le guide !

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« Accueillir les étudiants étrangers et réfugiés »

Nadia Kardouz est chargée de l’accueil des étudiants internationaux au Service de la vie universitaire.

« Ma mission consiste à informer les étudiants étrangers sur la vie pratique étudiante, sur les démarches administratives à effectuer (obtention du titre de séjour, allocation logement de la Caf, inscription à l’université…). Je peux être amenée à procéder à un accompagnement personnalisé, si leur niveau de compréhension et d’expression de la langue est une barrière pour eux.

Mes conseils sont adaptés aux besoins de chacun, au cas par cas. Je peux les accompagner en cas de litige avec leur propriétaire, par exemple. Les personnalités sont très variables, certains sont très sûrs d’eux et entreprenants, d’autres moins. Quelques-uns ressentent la pression de leurs parents qui ont placé toutes leurs économies dans les études, alors que d’autres ont un certain confort financier. Nous essayons de comprendre leur environnement, leur situation. La majorité des étudiants que j’accueille sont des primo-arrivants des pays hors Union européenne : pays de l’Est, Chine, Afrique du Sud, Maghreb…

Depuis septembre, je suis également chargée de l’accueil des étudiants réfugiés, avec Armelle Corteggiani. Un dispositif de solidarité mis en place par l’université pour les réfugiés arrivés après janvier 2015, en majorité de Syrie ou d’Irak. Ils sont exonérés des frais d’inscription et 25 places sont ouvertes en cours de Fle (français langue étrangère). Les demandes sont nombreuses, nous avons 27 inscrits et 30 demandes en attente.

J’exerce ce métier depuis 2002 et j’en suis très vite tombée amoureuse. J’aime la relation au public, aider les gens, me sentir utile. J’ai tendance à beaucoup donner, y compris dans la vie de tous les jours. Dans mon métier, je parle anglais, espagnol et arabe. Chaque année, je suis des formations auprès de la préfecture, de la CPAM, de la Caf, pour être informée des dernières nouveautés.

Nous allons développer un programme d’animations avec des ateliers d’information et des journées culturelles, en faisant participer les associations étudiantes. Le développement associatif étudiant est l’objectif de mon service. »

Propos recueillis par Stéphanie Robert

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« Erasmus+ pour les enseignants et personnels administratifs »

Emmanuelle Anthony est chargée de la mobilité enseignante et administrative au sein de la Direction des relations internationales.

« Je viens de prendre mes fonctions. Je connaissais assez peu le dispositif de mobilité enseignante et administrative et j’ai réalisé que nous devions communiquer davantage pour le faire connaître. Ce dispositif est le programme Erasmus+ qui ne s’adresse pas seulement aux étudiants, mais aussi aux enseignants et administratifs pour des séjours dans l’Union européenne. Le programme alloue une enveloppe pour le voyage et le séjour.

Mon rôle est d’accompagner mes collègues dans leur projet de mobilité. Dès qu’ils manifestent leur intérêt, je vérifie qu’il existe un accord d’échange entre l’université d’accueil et la nôtre. Si leur hiérarchie et leur correspondant relations internationales sont d’accord, j’enclenche la procédure et je suis le dossier administratif. S’agissant d’un programme européen, ce dernier est assez dense. Mon rôle est d’alléger au maximum la procédure pour mes collègues.

Les mobilités administratives durent en moyenne une semaine, ce sont les staff weeks proposées par les universités partenaires. Les mobilités enseignantes varient entre deux jours et deux mois. Ces séjours permettent l’échange de bonnes pratiques, la découverte de systèmes d’enseignement différents, le renforcement de partenariats entre les universités.

En moyenne, une dizaine d’administratifs et une cinquantaine d’enseignants bénéficient du dispositif. Nous constatons qu’une fois qu’ils l’ont découvert, ils repartent chaque année. J’en ai moi-même bénéficié : c’était une superbe opportunité de découvrir d’autres cultures, d’autres pratiques, tout en se formant à des problématiques professionnelles.

Pour toucher un nouveau public, j’aimerais développer l’information autour de ce dispositif. Nous réfléchissons à un programme d’activités au sein de la Maison universitaire internationale pour les doctorants, les étudiants et un public international plus large : ateliers sur les démarches administratives, ou de préparation linguistique et culturelle. Nous voulons rendre la Maison vivante. »

Propos recueillis par Stéphanie Robert

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« Accompagner les chercheurs étrangers et leur famille »

Nushaba Baghirova est chargée de l’accueil des chercheurs étrangers au sein de la Direction de la recherche.

« Notre bureau accompagne les chercheurs étrangers dans leurs démarches administratives lorsqu’ils arrivent en France. Ce sont essentiellement des doctorants, des post-doctorants, mais aussi des chercheurs invités. Ils viennent en majorité des pays hors Union européenne : Inde, Algérie, Amérique du Nord et latine, Côte d’Ivoire, Sénégal, Turquie...

Je m’occupe de leur demande de titre de séjour. Je conviens d’un rendez-vous avec eux pour constituer le dossier, pour eux-mêmes et leur famille, le cas échéant. Notre bureau fait le lien avec la préfecture, pour le dépôt et le retour du dossier. Nous traitons environ 600 dossiers par an.

Je les informe et je les oriente pour l’allocation logement, les aides de Pôle Emploi, l’inscription à la Sécurité sociale, la déclaration d’impôts, etc. Nous les aidons dans leurs interactions avec ces différents organismes, nous pouvons intervenir s’ils rencontrent des problèmes. Marie Déroche, ma responsable, s’occupe davantage de cet aspect et des demandes spécifiques (naturalisation, carte de résident…).

Nous organisons des cours de français de différents niveaux pour les chercheurs et leur famille. Nous proposons également des évènements et des moments conviviaux pour faciliter leur intégration : visites culturelles au Parlement européen, soirées de rentrée ou de Noël... Nous les combinons avec des réunions d’information.

J’aime l’ambiance internationale de mon métier. C’est l’occasion d’être en communication avec des scientifiques étrangers, de pouvoir connaître différentes nationalités. J’aime les aider dans leurs démarches. À leur arrivée, ils sont assez stressés, un peu perdus. Je suis titulaire du master d’études européennes et internationales de l’IEP de Strasbourg. Ce métier me donne l’occasion d’utiliser mes connaissances linguistiques : l’anglais, ma langue principale de travail, mais je parle aussi le russe et le turc. Et la préparation de mon doctorat de sciences politiques m'aide encore davantage dans mon travail auprès des chercheurs. »

Propos recueillis par Stéphanie Robert

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Les 19 et 20 octobre, deux jours pour s'informer sur le départ

Quels sont les partenariats de l'université ? Comment en profiter pour partir étudier à l'étranger ? Est-ce qu'on peut effectuer un stage à l'autre bout de l'Europe ? Les 19 et 20 octobre derniers, les étudiants étaient nombreux à se renseigner sur les moyens d'internationaliser leur cursus, à l'occasion des Journées de la mobilité internationale.

En particulier, les événements organisés dans 24 facultés, écoles et instituts ont remporté un franc succès. Les étudiants ont eu l'occasion de discuter avec des étudiants de retour de leur semestre à l'étranger, de rencontrer le correspondant relations internationales de leur composante sur un stand d'information, de participer à un repas international... Un programme diversifié et vivant, dirigé vers un seul et même objectif : encourager les étudiants à élargir leurs horizons en internationalisant leur cursus. Et si les étudiants sont chaque année plus nombreux à se lancer dans l'aventure, c'est qu'ils ont bien compris que la mobilité internationale constitue une double opportunité : se doter d'un atout supplémentaire pour l'insertion professionnelle et vivre une expérience culturelle inoubliable.